Au Néolithique, certaines haches en roche verte étaient percées de part et d’autre avec un foret en sureau et du sable. Il en résultait un trou de forme biconique. Dans le village littoral de Ermatingen-Westerfeld, un artisana cassé une hache en cours de fabrication. Même après 5000 ans, on imagine bien sa frustration.

La sandalette découverte sur le site littoral de Saint-Blaise/ Bains des Dames, dans le cadre des fouilles autoroutières, est un des rares exemplaires de chaussures préhistoriques connus à ce jour. Constituée de plusieurs bandelettes de liber de chêne entre lacées, cette chaussure devait être maintenue sur le pied à l'aide de fines cordelettes dont subsistent quelques fragments.

Cette figurine en terre cuite représente un être hybride ou un animal. Difficile d’interpréter cet objet dont le contexte nous échappe mais les études récentes montrent l‘association de ce genre de figurines, souvent anthropomorphes, dans de possibles dépôts votifs. Elles permettent d’envisager une fonction symbolique ou rituelle, par-delà le simple jouet.

Cette lame de poignard en silex a été retrouvée sur l'Île aux Roses. Le matériel provient du nord d'Italie et la forme est elle aussi typique de la Culture de Remedello de cette région. L'objet est par contre tout à fait exceptionnel pour la Bavière. Il témoigne du rôle que l'Île aux Roses jouait pendant le Néolithique et des contacts existants entre l'Italie du Nord et la Bavière du Sud.

...des habitants des sites palafittiques de Ljubliansko Barje

Récipient anthropomorphe, représentant probablement un homme avec un masque à bec ou une créaturemi-animalemi-humaine. Des motifs carrés sont gravésdeux par deux de part et d’autre de lignes parallèles, comme pour fermer les deux pans de l'habit de la figure. L’objet était sans doute utilisé dans des rituels religieux.

Dans cette figurine zoomorphe en argile, la tête et les courtes jambes sont clairement reconnaissables. La crête dorsale ronde s'achève par une courte queue. Deux jambes sur quatre sont bien preservées. D'après la forme du corps et des jambes posterieures, il s'agirait, selon E. Pucher et E. Ruttkay, d'un cochon à la tête baissée et aux oreilles pliées vers l'avant. Cette figurine a été découverte lors des premieres fouilles en 1872. Elle est conservée depuis 1912 à l'institut de préhistoire et archéologie historique de l'Université de Vienne, dans la collection Matthäus Much.

Le chef du village était très fier : un collier composé de perles en ambre était arrivé jusqu'à Lagazzi ! Un talisman très puissant, une pierre transparente de la couleur du soleil ! Il avait été pourtant difficile de l'obtenir car il venait de la lointaine mer du Nord et le voyage avait été très long. On peut aussi penser que le collier a parcouru tout ce chemin avec d'autres objets précieux comme l'étain.

Est-ce que cette spirale et ce poignard en cuivre appartenaient à un même riche habitant néolithique du lac de Greifen ou bien à deux ménages différents ? Ce qui est certain, c'est qu’il y a 5700 ans, alors que bijoux et les outils étaient généralement en pierre, ces objets devaient être extrêmement convoités.
L'épée et la spirale sont les objets en cuivre les plus anciens du canton de Zurich. Elles ont été trouvées en 1979 par des plongeurs sur le site néolithique de Greifensee-Storen/Wildsberg.

Epingle à tête biconique portant un décor incise de lignes arrondies. Des lignes incises parallèles marquent également le haut de la tige. Elle est longue de 15.7 cm. Son lieu de découverte précis n’est pas connu mais pourrait être le lac de Neuchâtel. Elle a été donnée au musée en 1889.

Cette pelote contient plus de 100 mètres de ficelle de lin. Fruit d’un travail méticuleux, elle aurait probablement dû servir à fabriquer un filet de pêche si elle n’avait pas brûlé dans l’incendie du village. Les restes carbonisés ont été préservés jusqu’à nos jours.

La première publication concernant les fouilles à Obermeilen est apparue dans "la gazette du quartier de Meilen" le 4 février 1854. L'auteur anonyme de cet article était probablement l'instituteur et passionné des palafittes Johannes Aeppli. Le 10 mars 1854, sous la plume de Ferdinand Keller, président de la Société des Antiquaires de Zurich, un communiqué apparait dans le journal zurichois du vendredi, nous informant de la découverte de sites palafittiques à Obermeilen. Une semaine plus tard, Keller publiait le premier rapport detaillé sur les fouilles de Rorenhaab.

Cet objet est une dague cannelée à 6 encoches, qui peut être datée d'environ 1650 av. J.-C. Le manche en bois, préservé à l'origine, a été victime du temps, mais la lame en bronze et les rivets à cheville nécessaires pour fixer le manche ont survécu jusqu'à aujourd'hui. Les poignards cannelés sont extrêmement rares autour du lac de Zurich, leur principale zone de distribution se trouvant en Suisse occidentale.

Le resserrement du lac situé entre Rapperswil et la langue de terre de Hurden est une zone de passage importante depuis des millénaires. Il est doté de passerelles au plus tard à partir du Bronze ancien. D’autres structures suivront à l’âge de Fer, à l’époque romaine et au Moyen Age. La forte concentration de fermoirs en bronze et d’autres artefacts suggèrent que ces objets ont été déposés ici intentionnellement.

... d’une feuille de fougère

Les jarres de stockage de la fin de l’âge du Bronze, montées au colombin, peuvent mesurer une taille considérable et peser très lourd, surtout à pâte humide, commel’atteste le fond de ce vase qui a gardé la trace du lit de fougères sur lequel il a été modelé.

Ces pommes étaient trop proches du feu. Les habitants et habitantes des sites palafittiques récoltaient les pommes sauvages et autres fruits, qu'ils essayaient de préserver. On coupait les pommes en deux pour les faire sécher au feu. Il y a eu ici un petit accident - heureusement pour les archéologues, qui ont retrouvé plusieurs moitiés de pomme brulées dans une fouille au Mondsee (A).

«Sabot de pieu »: c’est ainsi que l’on appelle cet étrange bout de bois troué. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas de l’art moderne maisune œuvre d’ingénierie adaptée à l’environnement des lacs. Pour éviter que les maisons ne s’enfoncent dans le terrain mou, les constructeurs inséraient les pointes des pilotis dans des planches en bois perforées, qui assuraient ainsi la stabilité et la résistance voulues.

Trouvée en 1955 pendant les fouilles menées au centre de l'île Isolino di Virginia par Mario Bertolone, la pintadera est ornée d’un motif en double spirale, un motif en "U" au centre et une série de traits à l'extérieur. Les rainures profondes sur le côté imprimable présentent des traces de couleurs rouges et noires. Elles correspondent à un motif décoratif, utilisé comme tampon sur le corps ou sur des tissus.

La beauté et le soin quotidien du corps jouaient déjà un rôle important au Néolithique: ce peigne du village de Zug Riedmatt date d’il y a 5000 ans. Les peignes servaient à démêler les cheveux et à éliminer les parasites, par exemple les poux. Le peigne, attaché à un cordon et décoré de gravures, pouvait être aussi porté au cou ou à la ceinture comme ornement.

Os tubulaire décoré avec des lignes décoratives profondément incisées, des marques de séparation et une extrémité arrondie. Les perforations ont peut-être été faites avec un objet métallique (?) pointu.
Cet artefact en os a été trouvé lors des premières fouilles en 1872 par Matthäus Much, se trouve à l'Institut für Urgeschichte und Historische Archäologie depuis 1912 et provient de la collection de Matthäus Much.

Découverte lors des fouilles de Concise (VD) « Sous-Colachoz », dans le cadre du projet « Rail 2000 », cette hache est remarquablement bien conservée. La lame en pierre verte, soigneusement polie est encore en place, dans son manche façonné en bois de frêne.

Touché! Il y a 6000 ans, un cerf était abattu d'une flêche. On peut clairement voir la blessure sur ce fragment de crâne. Pour les habitant(e)s des villages palafittiques, la chasse représentait, avec la pêche, une ressource alimentaire importante, comme le prouvent de nombreux vestiges d'ossements.

Trouvés il y a 160 ans, oubliés puis redécouverts, ces deux bouts de tissu pourraient être les restes d'une fronde, comme dans l’histoire de David et Goliath. La technique employée (tissage aux plaquettes) et la forme présupposent une certaine maîtrise. Mais aurait-on plutôt affaire à une arme de chasse, voire de guerre, dehaute technologie ? Quoi qu’il en soit, c'est l'exemplaire conservé le plus ancien d'Europe!

Deux poignards en silex du Néolithique trouvés à Wauwilermoos. Ces objets prestigieux, qui proviennent d’Italie et de Bavière, témoignent d’un vaste réseau d’échanges.

Ce petit bol fin, d’un diamètre de huit centimètres seulement, servait probablement de verre à boire. Il est fabriqué à partir d’un broussin de noisetier. C’est le cas de beaucoup de récipients ronds du néolithique. Les excroissances du tronc sont en effet d’un bois compact et solide.

La lame en silex finement taillé, dont l’emmanchement est en bois, en os ou en bois de cerf, semble avoir été l’arme de choix des guerriers du Néolithique. Au début de l'âge du Bronze, les lames de ces poignards sont progressivement fabriquées avec ce nouveau métal, sans que le manche ne change. Les lames de poignard en bronze les plus anciennes sont parfois décorées, ce qui suggère qu'elles ont conservé une partie de leur valeur symbolique.

Nous sommes dans le hameaude „Burgäschisee Est“. Des femmes, des hommes et des enfants construisirent une nouvelle maison. Des haches de pierre comme celle-ci servaient, il y a 6000 ans, à ériger des pilotis. À l’aide d’images et d’installations, nous essayons de donner vie aux découvertes de l’époque.

La fièvre lacustre est montée à la tête de plus d’un ! Le marché florissant qui s’est constitué autour de la recherche d’antiquités lacustres au 19e siècle n’a eu d’égal que l’incroyable imagination des faussaires. Achetée en 1859 à Concise, cette lame de hache en roche verte fichée artificiellement dans un déchet en bois de cerf n’avait en effet rien de fonctionnel pour une personne du Néolithique.

Le site d’Yverdon-les-Bains, baie de Clendy, a livré 12 boîtes en écorce de bouleau ou de tilleul. Ce fond de boîte de 20 cm de diamètre est représentatif des exemplaires retrouvés. Il est constitué de plaques d’écorces cousues entre elles à l’aide de bandes de liber. Ce type de récipient léger pouvait être utilisé pour la récolte, la conservation ou le transport.

Pelote et fuseau de fil de lin, fusaïoles en terre cuite et en pierre, Chalain (fouilles anciennes, 2700 – 2600 av. J.-C.).

Cet objet provient de la pointe de Greng, un des sites du lac de Morat les plus connus en raison de l’étendue de son champ de pilotis. Profitant des basses eaux de l’hiver 1921, le géomètre Winkler dresse bénévolement un des premiers plans des pieux d’une station lacustre. Un siècle plus tard, ce travail, d’une grande précision, est document encore essentiel à la compréhension du site.

Cet objet étrange, issu d’un village de l’âge du Bronze final, ressemble un peu à une crotte de chien. C’est en fait un lingot d’étain des monts métallifères, qui servait de matière première pour la production du bronze.

...du site palafittique de Ljubliansko Barje

Un grand nombre de récipients du site de Ljubliansko Barje présentent des gravures de forme carrée ou circulaire, qui représentent probablement des corps célestes : le soleil, la lune (motifs circulaires), voire certaines constellations qui jouaient un rôle dans les croyances mythologiques et religieuses des anciens habitants des sites palafittiques. Les figures en forme de sablier pourraient ainsi renvoyer à la constellation d'Orion, alors que les croix représenteraient la constellation du Cygne.

Repérée dès 1806 au large de Morges, cette pirogue fut victime en 1823 d’une première tentative d’extraction clandestine qui se solda par la destruction de sa partie arrière. La partie avant fut tout aussi illégalement prélevée en 1877 par deux pêcheurs genevois. En dépit d’une demande de restitution de l’État de Vaud, elle fut acquise par H.-J. Gosse pour le Musée archéologique.

Les lacustres de l’âge du Bronze portaient des pendentifs en forme de roue représentant le soleil, qui leur servaient de porte-bonheur. L’amulette est ornée de treize feuilles de métal représentant une forme humaine stylisée. Elle était portée au corps ou sur la robe et tintait à chaque mouvement. S’agissait-t-il de chasser le mauvais sort ou d’attirer l’attention?

Représentations animales ou humaines, sites divers, Lac du Bourget (Savoie)
A l’occasion des pêches aux antiquités ainsi que d’une fouille récente, plusieurs représentations ont été découvertes : „en étoile“, massives réalistes ou massives hermaphrodites pour les antropomorphes ; en forme d’oiseau, de cervidé ou de quadrupède pour les zoomorphes.

La découverte de plusieurs objets en métal et d’un creuset prouve que le cuivre n’a jamais cessé d’être travaillé pendant les différentes phases d’occupation néolithiques du site de Hitzkirch Seematt. Certains de ces objets ont été mis au jour sous l’eau.

Dans la baie de Clendy, à Yverdon-les-Bains, à quelques dizaines de mètres à l’est de la station palafittique, se trouvent deux alignements de 45 statues-menhirs qui composent un vaste espace en forme de losange de 100 sur 50 m. Leur hauteur varie entre 4.5 et 0.35 m. Découverts en 1975, ils ont été réimplantés en 1986. Il s’agit de l’ensemble mégalithique le plus important de Suisse.

Pendant l’âge du Bronze, les vêtements et manteaux étaient fermés à la hauteur des épaules, à la poitrine ou à la hanche, à l’aide d’épingles en bronze de différentes tailles, formes et motifs décoratifs. La tête de  l’épingle, ronde ou en forme de double cône, était trouée de façon à y passer une ficelle. Aujourd'hui comme hier, tout le chic est dans l’accessoire !

Pelote de fil carbonisé en lin ou ortie datant du Néolithique moyen (3900 - 3300 av. J.-C.) et provenant du site de Marin-Epagnier/Préfargier. Il s’agit d’un fil continu long de plusieurs dizaines de mètres, obtenu à l’aide d’un fuseau. La carbonisation du fil a permis une si bonne conservation.

Ces deux objets de bois de cerf, travaillés de manière grossière, ont été trouvés au site palafittique de Pestenacker. Les trous servaient de point de fixation pour une manche ou poignée en bois. L'objet à gauche, dont l'extrémité inférieure est coupée en angle droit, était sans doute un outil percutant. L'objet à droite présente des bords parallèles qui finissaient vraisemblablement en lame (non conservée). Il s'agit probablement d'une houe.

C’est pardes portes comme celles-ci que les lacustres entraient chez eux. La pointe en bas du battant, fichée dans le seuil, servait de pivot. On passait des lanières à travers les orifices à gauche pour fixer le battant aucadre. Cette porte a été découverte en 1868 dans le lac de Pfäffikon, ce qui n’afait qu’alimenter la « fièvre des palafittes ».

Petite figurine d’oiseau aquatique représentée sur un timon miniature en terre cuite associé à d‘autres fragments de chars. Possible représentation d’un char solaire tiré par un oiseau, comme il en existe de nombreux exemplaires en Europe orientale et nord-alpine, à la fin de l’âge du Bronze.

La roue en frêne de Corcelettes (VD), découverte en 1987, reposait au fond du lac de Neuchâtel, sous 15 cm de sable. Très bien conservée, elle a été traitée par une méthode où l’eau des pores du bois est remplacée par une résine synthétique.
La roue appartenait à un char à deux ou quatre roues. Plusieurs gravures rupestres du Val Camonica (Italie du Nord) donnent une idée de l’aspect des chars de l’âge du Bronze.

Faisselles en terre cuite, Clairvaux La Motte-aux-Magnins et Chalain (fouilles anciennes), godets en terre cuite ayant contenu des laitages, Clairvaux station VII, batteur à crème, fabriqué à partir du sommet d’un jeune sapin, Chalain station 19 (3900 – 2600 av. J.-C.).

Vers 2000 avant J.-C., quelqu'un a pris cette petite tablette d'argile, a dessiné des lignes horizontales le long desquelles il a imprimé une série de caractères circulaires, puis l'a brûlée. Que voulait-il dire par là et qu'en est-il de cet objet ? Un calendrier ? Une amulette ? Un reçu ? Des objets similaires sont retrouvés en Italie, en Allemagne et en Autriche, mais leur signification et leur but restent toujours mystérieux.

Ce moule est fait de stéatite, matériau présent dans les Grisons. On y coulait un type précis de lames de rasoir que l’on n’a jusqu’ici retrouvé nulle part ailleurs que dans les Alpes (Grisons, Haute-Autriche). Y avait-il donc un fondeur de bronze alpin au site palafittique de Rapperswil-Jona Technikum?

...dans la baie de Hinterhorn
Wangen-Hinterhorn 1981 : les fouilles menées par le Landesdenkmalamt Baden-Württemberg ont permis la mise au jour d'un « chapeau pointu » en sparterie. Il a été trouvée dans un niveau archéologique correspondant à la culture de « Pfyn ». Des fibres textiles tirées du liber d’écorces après rouissage semblables à de la fourrure, recouvrent le maillage de base et imitent un chapeau de fourrure. Comme Ötzi, tout le monde n'a pas eu les moyens d'acheter un chapeau en fourrure !

Quand la Préhistoire a reçu son nom, cette hache en cuivre reposait encore sous terre. On a longtemps ignoré que les habitants des lacs du Néolithique travaillaient déjà le métal. Les haches en cuivre étaient rares et précieuses. Ötzi en portait une dans son sac, et de toute évidence les lacustres de Thayngen-Weier (SH) étaient eux-aussi les heureux propriétaires de ces objets de prestige.

Ce couteau à moissonner consiste en un manche en bois gravé et quatre silex taillés (on parle d’« éléments de faucille »), fixés à la résine végétale pour composer le tranchant. Le manche est fabriqué en chêne et son bord est affûté pour pouvoir couper les gerbes de céréales d’un seul coup.

Cette pirogue miniature en bois de tilleul est probablement un jouet d’enfant. Longue de 34 cm, elle a été taillée dans une pièce de bois. Cet objet, retrouvé sur le site d’Yverdon-les-Bains, baie de Clendy, évoque les pirogues monoxyles qui étaient utilisées sur lac de Neuchâtel au Néolithique et à l’âge du Bronze. A l’image de celle en chêne de Corcelettes, longue de 11 m et datée du Bronze final (vers 978 av. J.-C.).

Au 19e siècle, Robenhausen était un pôle de recherche palafittique. Pour financer les fouilles, Jakob Messikommer, agriculteur et célèbre chercheur, vendait ses trouvailles au monde entier, y compris des maquettes : au prix de 30 francs suisse pour un site palafittique à l’échelle 1:20e, ça n'était pas donné! Pourtant, les musées en proie à la fièvre palafittiquese les arrachaient.

La chasse à l'arc avait un rôle important chez les premiers agriculteurs, en particulier au coursde périodes nécessiteuses. Les forêts étaient habitées par des animaux sauvages tels que les cerfs, chevreuils et sangliers, mais aussi par des prédateurs comme les loups et les ours. Certaines rencontres pouvaient être fatales. Par contre, si le chasseur s’en sortait, il pouvait se confectionner un collier avec les  dents de ses adversaires et l’arborer fièrement comme trophée.

Epées et moule de poignée d’épée, Grésine, Lac du Bourget, Savoie
Le site de Grésineest le seul site européen à avoir livré à la fois des épées et un moule de poignée d’épée, indice d’un probable site de production. Ici, les poignée sont été moulées a posteriori sur les lames déjà créées.

Il y a 5000 ans, on tenait déjà à la qualité des matières premières et on ne ménageait pas sa peine pour s’en procurer – des lames de poignard en silex ont été importées depuis Grand-Pressigny (F), à 800 km. On n’aurait pas pu en produire de semblables avec les matériaux locaux, de qualité inférieure. La matière première présente une coloration typique en jaune miel.

Armés de flèches et d’arcs, les hommes du Néolithique partaient àla chasse. Au menu, cerf, chevreuil, sanglier, mais l’ours, le castor et le renard étaient également appréciés pour leur fourrure. La majorité des arcs du Néolithique étaient fabriqués en bois d’if. Ce bois dur et élastique se prêtait parfaitement àla fabrication d’arcs de qualité.

Sommet de pignon triangulaire en bois (noisetier et clématite), Chalain station 3 (vers 3000 – 2900 av. J.-C.)

En 2017, plus de 40 « espadrilles » néolithiques ont été retrouvées près de l'embarcadère de Maur. Quelle découverte, car seuls quelques exemplaires de chaussures préhistoriques étaient parvenus jusqu’à nous. Une équipe internationale travaille aujourd’hui à créer des reproductions fidèles au détail près, qui auront sans doute beaucoup à nous apprendre sur la cordonnerie à la préhistoire.

Au IX^e siècle avant. J.-C. il était de coutume à Möringen, comme sur l’ensemble du Plateau suisse, de fermer les vêtements avec des épingles en bronze. À la même période, l'Italie, qui apparemment dictait déjà la mode, lançait l'utilisation de broches pour la fermeture des robes. De quelle manière, alors, cette fibule a bien pu parvenir jusqu’au lac de Bienne ? Dans le bagage d'un commerçant ou sur la robe d'une dame du Sud ?

Mise au jour vers 1870 sur le site de la station littorale du Plonjon (Eaux-Vives) à Genève, cette tuyère coudée en forme d’encolure de cheval était reliée à un soufflet qui servait à attiser le feu d’un foyer. Cette découverte ainsi que celle de marteaux, ciselets, poinçons, moules en molasse, ratés de coulée et autres déchets de fonte, atteste l’existence d’un atelier de bronzier.

Lame de couteau et soie de 10.6 cm. Le dos de la lame est légèrement courbé vers la pointe. La soie, perforée en son centre pourrait indiquée qu’ils’agissait d’un couteau pliant. Découvert dans le lac du Bourget au XIXe siècle.